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Philip Morris accusé de vendre des filtres défectueux

Des chercheurs américains accusent le géant du tabac Philip Morris Inc d’avoir commercialisé pendant 40 ans des cigarettes dont les filtres étaient défectueux.
Les chercheurs de l’Institut sur le cancer de Roswell Park, à Buffalo (New York), affirment que les filtres des cigarettes incriminées laissent s’échapper des fibres et des particules de charbon potentiellement dangereuses pour la santé.
« Le filtre des cigarettes est défectueux; Philip Morris est au courant du défaut de ses filtres depuis plus de 40 ans », déclare le Dr John Pauly, de l’Institut Roswell, dans un rapport publié par le journal Tobacco Control.
Mais Philip Morris, l’un des plus grands producteurs de cigarettes au monde, a répondu que les filtres incriminés n’augmentaient en rien le risque pour à la santé associés à la consommation de tabac et que l’entreprise n’avait pas cherché à cacher ce défaut aux chercheurs.
« Nous prenons très au sérieux les informations scientifiques selon lesquelles un aspect de nos produits pourrait augmenter les risques pour la santé de la consommation de tabac, mais selon notre interprétation des données disponibles, je ne pense pas que les filtres entraînent un risque supplémentaire de santé pour les fumeurs », a déclaré un porte-parole de l’entreprise.
Quatre-vingt dix pour cent des cigarettes vendues dans le monde sont pourvues de filtres.
Pauly et son équipe fondent leurs conclusions sur 61 documents émanant de Philip Morris, des brevets américains et des documents judiciaires, ainsi que sur des informations provenant de bases de données scientifiques et médicales

Les cigarettes mentholées plus dangereuses que les classiques? – par Erin McClam

ATLANTA (AP) — Les cigarettes au menthol sont-elles plus dangereuses pour la santé que les cigarettes classiques? Les résultats des récentes études divergent et les scientifiques, qui pour l’instant ont du mal à trancher, demandent de nouvelles recherches.
Certains soupçonnent le menthol, avec son goût frais et doux, d’inciter les fumeurs à tirer davantage sur leur cigarette et à inhaler ainsi plus de nicotine. Le menthol est également soupçonné d’endommager les cellules et de permettre aux toxines de pénétrer plus facilement dans les poumons, provoquant le cancer.
 »Pendant des années, nous avons considéré que le tabac était si souvent mortel que les ingrédients des cigarettes n’étaient qu’une question secondaire », note Jack Henningfield de l’université Johns Hopkins.  »Nous sommes en train de reconnaître que leur composition peut changer beaucoup de choses ».
Le menthol est un alcool extrait de l’essencede menthe poivrée, souvent utilisé comme anesthésique local. Il est incorporé dans divers produits d’hygiène comme la mousse à raser, le liquide pour les bains de bouche ou encore les pastilles pour l’haleine. Dans les cigarettes, il est censé donner un goût plus frais.
Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (Center for Disease Control and Prevention, CDC) a passé en revue vendredi, au cours d’une conférence à Atlanta, les différentes recherches sur les dangers des cigarettes mentholées.
Le Dr Neal Benowitz, pharmacologue clinique à l’université de Californie à San Francisco, a exposé une étude concluant que le menthol n’était pas associé à une absorption plus importante de nicotine ou de monoxyde de carbone.
Mais Karen Ahijevych de l’Ohio State University a présenté des données préliminaires montrant que le menthol augmente l’exposition au monoxyde de carbone, au moins chez les hommes, et élève la concentration de nicotine dans le plasma.
Et d’autres études suggèrent que le menthol abîme les cellules et les rend plus perméables aux toxines cancérigènes.
Les dangers éventuels du menthol sont d’autant plus alarmants qu’ils concernent des populations dont les taux de tabagisme sont plus élevés que la moyenne. Selon le Dr Benowitz, 75% des fumeurs noirs préfèrent les cigarettes mentholées, contre 20% des fumeurs blancs. Les adolescents qui fument pour la première fois sont également plus susceptibles d’opter pour les mentholées.
Le CDC d’Atlanta souhaite encourager les recherches sur les dangers du menthol. Il vient d’ailleurs de commencer une étude détaillée sur les fumeurs qui passent des cigarettes classiques aux mentholées.
Pour l’instant, les scientifiques s’accordent au moins sur un point: avec le menthol, les fumeurs tirent plus facilement de profondes bouffées, ce qui peut les conduire à fumer plus vite et à griller davantage de cigarettes en un temps plus court.
 »Le menthol peut faciliter la dépendance », résume le Dr Steve Sidney, chercheur chez Kaiser Permanente.  »Et tout ce qui facilite la dépendance au tabac est mauvais pour la santé. »

Ravage du tabac en Suisse

En Suisse, environ 8000 personnes meurent chaque année de maladies attribuables au tabac. La dépendance à l’égard de la cigarette coûte 10 milliards de francs suisses par an alors que l’impôt sur le tabac ne rapporte que 1,7 milliard de francs non affectés à la prévention du tabagisme. (…) Or,le Conseil fédéral n’a pas modifié le rapport de force actuel;il a certainement craint de se mettre à dos l’industrie du tabac « .
N.B. La prévention relève notamment des organisations suivantes représentées au sein du Bureau pour une politique de santé: Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT), La Ligue pulmonaire suisse, l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), la Ligue suisse contre le cancer (LSC), Promotion santé suisse, la Société suisse de santé publique (SSSP), la Fédération des médecins suisses (santésuisse), la Fédération des assureurs maladie et la Fondation pour la protection des consommateurs.
Source : AT Suisse.

Les acteurs fument… les jeunes s’intoxiquent !

Les images de stars  » cigarette au bec  » ne manquent pas, tant à la télévision que sur les écrans de cinéma. Avec semble-t-il une incidence directe sur l’initiation à la cigarette des jeunes adolescents.
James Sargent et ses collaborateurs ont étudié 4919 élèves entre 9 et 15 ans scolarisés dans l’état du Vermont, aux Etats-Unis.
Ils ont demandé aux jeunes s’ils avaient déjà essayé de fumer, et s’ils avaient vu des films figurant sur une liste de 600 titres. Tous comportaient des scènes – cinq en moyenne – où la cigarette était particulièrement mise en valeur.
Et les résultats sont sans équivoque ! La prévalence des enfants qui ont commencé de fumer s’est élevée à 4,9% parmi ceux qui avaient vu entre 0 et 50 scènes de tabagisme, à 13,7% pour ceux qui en avaient vu de 51 à 100 scènes, et enfin de 31,3% pour ceux qui avaient vu plus de 150 scènes de tabagisme.
La responsabilité directe de l’industrie du cinéma dans le tabagisme juvénile est ainsi établie. D’ailleurs, certains acteurs n’hésitent pas à signer des contrats mirobolants avec certaines marques de cigarette ! Il serait peut-être temps d’inverser la tendance ?

Source : British Medical Journal, 15 décembre 2001

Des effets à retardement : cigarette et hormones féminines, cigarette et vieillissement de la peau.

A plus longue échéance, le tabac gêne le fonctionnement du système hormonal féminin et provoque :
. avant la ménopause, une baisse de fertilité
. une survenue précoce de la ménopause (en moyenne deux ans plus tôt)
. après la ménopause, une augmentation de la décalcification (ostéoporose, fragilité osseuse.)
Par ailleurs, le tabac diminue l’arrivée du sang et de l’oxygène vers la peau, ce qui a plusieurs conséquences visibles : la peau devient terne, elle perd de sa souplesse, les rides sont plus précoces et plus profondes. Les effets sont d’autant plus manifestes que l’efficacité des soins du visage est diminuée par l’action de la cigarette. Ne pas fumer contribue donc à ralentir le vieillissement de la peau.

Un risque immédiat : cigarette et contraception.

La combinaison « pilule-tabac » favorise la formation de caillots sanguins, abîme la paroi des vaisseaux et les rétrécit. C’est la raison pour laquelle, chez les femmes qui utilisent un contraceptif oral, les risques d’accidents cardio-vasculaires ( infarctus, accident vasculaire cérébral), de phlébite ou de thrombose veineuse sont significativement augmentés. Après 35 ans, ce risque est encore plus important.

Tabagisme féminin : des risques encore méconnus.

Les femmes sont, dans leur majorité, conscientes des dangers liés au tabac pendant la grossesse : fausse couche, naissance prématurée, faible poids à la naissance. En revanche, elles ignorent trop souvent qu’en dehors de cette période, elles subissent aussi les effets nocifs du tabac sur leur santé ; en particulier du fait des interactions dangereuses qui existent entre le tabac et le système hormonal féminin.

Grande-Bretagne: 57 personnes prenant du Zyban sevrage pour fumeurs sont mortes.

L’agence gouvernementale Medical Control Agency (MCA) précise cependant que le rôle du Zyban dans la mort de ces personnes « n’est pas prouvé » et que « dans la majorité des cas, la condition physique de ces personnes pourrait expliquer » leur mort. Dans 14 de ces cas, les patients ne prenaient plus de Zyban au moment de leur décès, a ajouté l’agence gouvernementale. Le Zyban,un médicament destiné au sevrage des fumeurs, est produit par le groupe britannique GlaxoSmithKline. Au 30 novembre 2001, il avait été prescrit à environ 500 000 personnes en Grande-Bretagne. Au 10 janvier 2002, la MCA avait répertorié près de 7000 cas de « réactions négatives » intervenues après la prise du Zyban. Il s’agissait notamment d’insomnie, urticaire, maux de tête, nausée et vertiges.

Cigarettes légères : moins nocives ?

De plus en plus de gens tentent d’arrêter de fumer, grâce aux patchs et autres substituts nicotiniques. De multiples campagnes d’information et de prévention des risques liés à la consommation de tabac ont permis une prise de conscience générale des méfaits de l’addiction au tabac. Mais tout le monde n’a pas la volonté nécessaire pour mener à bien cette ambitieuse entreprise. Aussi certains se rabattent sur les cigarettes légères ( « light » ), pensant qu’elles sont moins nuisibles à la santé que les cigarettes dites « normales ».
Malheureusement, personne à l’heure actuelle n’est en mesure d’affirmer que ces cigarettes légères soient moins nocives pour la santé que les cigarettes normales. A la demande de l’agence gouvernementale FDA (Food and Drug Administration)l’Institut Américain de médecine (Institute of medecine / US Department of Health) s’est penché sur le sujet et rendu son rapport fin février : rien ne permet d’affirmer que ces cigarettes exposent moins le consommateur aux substances cancérigènes. On peut penser que ces cigarettes légères permettent au fumeur d’inhaler moins de substances cancérigènes que s’il fumait des cigarettes traditionnelles ; cependant, les fumeurs de cigarettes légères auraient tendance à en fumer plus et à tirer de plus grosses bouffées. En clair, ne pensez pas que fumer des cigarettes légères soit un moindre mal : fumer « léger », c’est fumer quand même !

Les BPCO : méconnues, mais tellement présentes…

En France, 2,5 millions de personnes sont atteintes de broncho-pneumopathies chroniques obstructives, ou BPCO. En cause, le tabac… encore une fois !
Aujourd’hui, la Société de pneumologie de langue française (SPLF) lance une vaste campagne de communication afin de mieux faire connaître ces affections. Du grand public bien sûr, mais aussi des… médecins ! Car les BPCO restent aujourd’hui trop tardivement diagnostiquées et mal prises en charge.
Elles sont en effet trop souvent confondues avec l’asthme. Caractérisées par une obstruction progressive des bronches, elles entraînent alors une diminution progressive mais… irréversible du débit respiratoire. A terme, l’évolution se fait sous la forme d’une insuffisance respiratoire chronique obstructive. Et à ce stade, le malade doit être traité à domicile, par oxygénothérapie…
D’après l’OMS, les BPCO constituent la 6ème cause de mortalité dans le monde ! Et elles seraient très largement sous-diagnostiquées. A tel point que 12% de la population dans les pays développés seraient concernés. En France, elles font chaque année 15 000 victimes. Des fumeurs en majorité, car un sur cinq de ces derniers, après 40 ans, est atteint de BPCO !

Source : Le Quotidien du Médecin, 29 novembre 2001, Antadir, 21 novembre 2001

Un milliard de morts dus au tabac d’ici la fin du 21ème siècle

D’après un article publié dans la revue Nature Reviews Cancer, historien des sciences de l’état de Pennsylvanie, (Etats-unis),Robert Proctor, prédit plus dun milliard de décès provoqués par le tabac d’ici la fin de ce siècle.
La prédiction du chercheur est le fruit d’une série d’analyses historiques sur les taux de mortalité engendrés par le tabac et sur les niveaux globaux du tabagisme et de ses effets.
Proctor a notamment montré que le cancer du poumon était une maladie extrêmement rare avant le 20ème siècle, si rare d’ailleurs que les médecins de l’époque étaient surpris d’en voir.
Le lien entre l’incidence du cancer du poumon et le nombre de fumeurs a été réalisé pour la première fois en 1912 par Isaac Adler. La première analyse quantitative de ce lien n’a été cependant réalisée qu’en 1929, en Allemagne. La même année, la consommation mondiale de cigarettes était déjà de 600 milliards par an.
La consommation a augmenté de 10 fois aujourd’hui avec un pic en 1990. Dans son article, Proctor fait une description des différentes études sur l’épidémie du tabagisme, ses liens avec le cancer du poumon, les obstacles pour contrôler l’usage du tabac et la croissance des cas de cancers à travers le monde.
Les résultats de Proctor présentent des statistiques montrant qu’il y a un décès dû à un cancer du poumon pour 3 millions de cigarettes fumées. L’historien dit que comme la cigarette est très réglementée par les états, il est facile de prédire, grâce aux quantités produites, les conséquences à long terme de ses effets selon un niveau donné de consommation.

Source: Nature Reviews Cancer 2001/1,82-86

S’arrêter de fumer : une décision personnelle, un choix de vie.

Avoir conscience des risques est certes un premier pas vers l’arrêt du tabac. Mais la véritable clé de la réussite réside dans la motivation personnelle.
Un exemple ? Durant leur grossesse, 75% des futures mères fumeuses réussissent à s’arrêter.
Malheureusement elles sont une majorité à reprendre la cigarette après la naissance.
Pourquoi ? Parce qu’elles ont arrêté pour leur bébé, alors qu’un arrêt durable procède d’un choix personnel que l’on fait pour soi, pour son bien-être et son avenir.